Pendant les quatre siècles que dura l’esclavage, un million et demi de Noirs d’Afrique furent vendus aux Antilles françaises.Ce sont eux, et leur travail forcé, qui ont bâti la Guadeloupe et nombre de ses paysages, notamment les plantations.
Le code noir – l’ignoble édit de 1685 qui précisait en détail le statut des esclaves – autorisait explicitement, pour maintenir la discipline, le fouet, les chaînes et le bâton. Les « maîtres », imaginatifs en diable, inventèrent quantité d’autres supplices, dont des carcans sophistiqués, permettant de travailler mais pas de circuler. De nombreuses révoltes éclatèrent dès les origines. En 1801, un officier noir, Louis Delgrès, se rebelle contre Bonaparte, qu’il soupçonne de vouloir rétablir l’esclavage, aboli par la Révolution.
Pendant plusieurs mois, du côté de Basse-Terre, il mène combat contre des troupes venues de France, le 28 mai 1802, replié avec trois cent de ses hommes à Matouba, sur les pentes de la Soufrière, il préfère le suicide collectif à la reddition. La véritable abolition de l’esclavage attendra 1848.
Chaque ville ou village de Guadeloupe a aujourd’hui une rue Delgrès.